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Un potentiel sous-exploité

Editorial La Presse

L’un des défauts majeurs du modèle économique national, c’est qu’il se retrouve totalement incapable de tirer pleinement profit des secteurs stratégiques à haute valeur ajoutée. On pense au tourisme, au textile-habillement mais aussi et surtout aux industries mécaniques et électriques (IME).

D’ailleurs, dans une note publiée en juillet par le Cepex, la valeur des potentialités d’exportation inexploitées des IME en 2023 aurait été de 10 milliards de dinars. Un manque à gagner conséquent qui aurait pu servir, notamment en cette période de stress économique et financier profond et d’assèchement de liquidité.

Certes, le secteur assure toujours des rentrées importantes en devises. Entre 2021 et 2022, la valeur des exportations ont été de plus 24 milliards de dinars, soit 43% de la valeur des exportations totales. En 2023, le montant serait certainement plus important. Pour les cinq premiers mois de 2023, la même note évoque une hausse d’environ 21% par rapport à la même période de l’année dernière.

Indépendamment de tous ces indicateurs, cette valeur reste insuffisante et ne traduit aucunement le potentiel réel du secteur. Cela s’explique certainement par la timidité des investissements, notamment dans les nouvelles branches de pointe.

On a le sentiment justement que depuis 2010-2011, le secteur des industries mécaniques et électriques a commencé à se désindustrialiser progressivement en raison d’une forte tendance importatrice, ce qui justifie un rythme de production et de création de valeurs à la baisse. Un constat plutôt préoccupant. Car, à défaut d’une réaction rapide et bien réfléchie, notre pays risque de se rétrograder en «simple consommateur passif des produits et services importés».

Outre cette dépendance à la production étrangère, la politique monétaire nationale continue à pénaliser, de manière manifeste, le secteur des IME. La complexité de cette politique et le manque de souplesse au niveau des transferts bancaires semblent démotiver de plus en plus aussi bien les investisseurs étrangers que les producteurs locaux.

Les appels incessants de tous les professionnels du secteur à la nécessité de procéder à une réforme profonde de notre politique monétaire donnent toute son ampleur à cette question.

Toutefois, on reconnaît que le coût énergétique trop élevé de la production dans les IME, faute d’un processus de modernisation approprié, constitue, sans aucun doute, le souci majeur du secteur. Ce qui explique d’ailleurs des charges financières de plus en plus lourdes pour des industriels déjà en manque de liquidité.

De ce fait, on estime que la mise en place d’un système de management énergétique fiable et capable d’optimiser, même progressivement, la consommation, notamment au niveau de la branche mécanique, représente l’enjeu prioritaire de l’étape à venir.

Et l’on ose affirmer que cet enjeu énergétique découle de soi, surtout que tous les secteurs économiques dépendent, en grande partie, de la mécanique et de l’électrique : le transport, le bâtiment, les services, et même les secteurs de la grande consommation, l’électroménager entre autres.

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